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L'INTERVIEW GRANDEUR NATURE DE NICOLAS PLAIN ET HEIDI SEVESTRE, 2 SCIENTIFIQUES ÉCOLOS ENGAGÉS

Dernière mise à jour : 19 août 2020

PAR SONIA, AMBASSADRICE MONDE.

Nicolas Plain et Heidi Sevestre sont tous les deux passionnés par la nature et essaient de faire prendre conscience de l’urgence climatique, en apportant des réponses aux actes citoyens, afin de changer notre monde d’une manière durable au travers d'une série de documentaires 'Il Faut Sauver' et d’expériences scientifiques. Rencontre...



Bonjour Heidi, bonjour Nicolas, pouvez-vous vous présenter en quelques lignes?


Heidi : Je suis glaciologue, originaire d’Annecy dans nos belles Alpes françaises, grande passionnée de nature, de haute altitude et hautes latitudes. Je suis membre de The Explorers Club et du European Board de Protect Our Winters.


Nicolas : Je suis scientifique, ingénieur en développement durable et passionné d’aventure, surtout en parapente ! Je survole nos belles montagnes pour trouver des solutions afin de lutter contre le dérèglement climatique et accélérer la transition écologique, en allant à la rencontre de celles et ceux qui les mettent en place.



Pouvez-vous nous raconter votre plus beau voyage?


Heidi : Dur de choisir ! J’ai la chance de pouvoir voyager pour mes différentes missions de terrain et de découvrir des régions lointaines, peu ou pas affectées par la main de l’homme. Un endroit que j’affectionne tout particulièrement est le Svalbard, archipel norvégien dans le haut Arctique. J'y ai habité pendant quatre ans et j’y retourne régulièrement pour donner des cours à l’Université. C’est l’endroit sur la Terre qui se réchauffe le plus vite, recouvert à 60% par les glaces. L’épicentre du changement climatique.




Nicolas : Tous les voyages sont incroyables. J’ai particulièrement adoré ma traversée des Alpes de Cannes à Salzbourg l’été dernier, faite uniquement en marchant, en volant et en pédalant ! J’ai pu survoler des paysages magnifiques et rencontrer des personnes incroyables. Il y a aussi les missions en Afrique subsaharienne, pour amener l’électricité dans les endroits les plus isolés. À chaque fois, je reviens transformé par les échanges avec des personnes qui n’ont pas l’électricité, mais un coeur et une joie de vivre immenses.



Comment vous êtes-vous rencontrés ?


Heidi : Sur une montagne, pour faire du parapente bien sûr ! Cela faisait quelques mois que je suivais les belles actions de Nicolas sur les réseaux sociaux et quand il a voulu lancer ''Il Faut Sauver'', on m’a demandé si je voulais faire partie de l’équipe. J'ai immédiatement accepté. Quelques jours plus tard, Nicolas me donnait rendez-vous à la dent de Crolles (sommet du département français de l'Isère s'élevant à 2 062 mètres) pour notre premier vol ensemble, le début d’une longue série.


Nicolas : Heidi a tout dit ! Je suivais aussi de mon côté tout ce qu’elle faisait, notamment avec les superbes émissions ''Terres Extrêmes'' et ses magnifiques expéditions. On s’était alors dits que ce serait super de pouvoir présenter ensemble les documentaires "Il Faut Sauver", en réunissant deux jeunes scientifiques qui partagent cette vision et démarche optimiste et positive de la protection de l’environnement. Pour la première rencontre, quoi de mieux qu’une marche et le vol d’un des plus beaux sommets du Massif de la Chartreuse, la Dent de Crolles, avec des conditions de vol incroyables ce jour là.



Votre documentaire “Il faut sauver les Alpes“ est visionnable en ligne gratuitement ici : Comment l'idée de la création de ces merveilleux documentaires “Il faut sauver” est-elle née ?


Heidi : J’ai l’occasion de beaucoup travailler avec les jeunes générations, souvent très anxieuses vis à vis de l’avenir de notre planète. La solution, c’est l’action. L’action positive. Je crois fermement que ce ne sont pas les gouvernements ou des technologies miracles qui vont nous permettre de sauver nos régions, mais au contraire un ensemble de solutions collectives. L’effet boule de neige est inarrêtable.



Nicolas : En 2015, j’ai créé une association ''En l’air pour la Terre'' pour interviewer des scientifiques en vol, en parapente biplace, pour expliquer les sujets scientifiques en lien avec le dérèglement climatique. Puis, toujours dans le but d'accélérer la transition écologique et sociale pour faire face à l’urgence climatique, j’ai voulu en 2018, professionnaliser le concept en allant rencontrer une boîte de production : La Jolie Prod. On a alors réuni tout une équipe de professionnels de la télévision et des récits, pour faire grandir le concept et aboutir à la collection de documentaires “Il Faut Sauver” et au premier épisode pilote “Il Faut Sauver les Alpes”.



Quel est le dessein de cette aventure ?


Nicolas : Montrer toutes les solutions concrètes et locales qui existent à l’échelle d’un écosystème, et donner les clés pour les répliquer partout ailleurs sur le territoire, lorsque cela est possible. Cette collection se veut résolument positive et optimiste et tournée vers le local, en donnant envie aux téléspectateurs d’agir dans leurs vies personnelles, professionnelles et associatives. Plusieurs anciens collègues qui étaient avec moi dans l’équipe interministérielle COP21, se sont orientés vers des actions beaucoup plus locales avec des effets directes et quantifiables.



Racontez-nous une petite anecdote qui vous a marqués lors de cette première aventure ?


Heidi : Il y en a tellement ! Chaque jour était une aventure. Je retiens des vols en parapentes plus fous les uns que les autres. C’est un moyen tellement doux de se déplacer, silencieux, en harmonie avec la nature. Vers la fin du tournage, nous avons eu la chance de faire un vol de plusieurs heures autour du Brévent, avec le Massif du Mont Blanc juste en face de nous, et des chamois partout sous nos pieds, c’était magique !



Nicolas : Tout ! C’était une aventure incroyable avec une équipe très complémentaire et vraiment motivée. Nous avions des journées très chargées et les premiers vols étaient très sportifs. À la fin du tournage avec Kleber, l’apiculteur, nous devions tourner une séquence en parapente mais le soleil allait se coucher. On a dû trouver un décollage en express dans une zone vraiment plate. Heureusement, notre équipe était super réactive, on s’est équipés avec Heidi en trois minutes, le temps que notre caméraman baisse un fil électrique devant le décollage pour nous permettre de passer et 30 secondes plus tard, nous étions en vol pour profiter des dernières minutes de soleil de la journée.


Quel est pour vous, le petit geste que chacun peut faire pour contribuer à améliorer lE MONDE ?


Heidi : L’important aujourd’hui, c’est d’être dans l’action et d’utiliser sa zone d’influence. Je recommande toujours aux personnes que je rencontre de calculer leur empreinte carbone, et de voir quel secteur de cette empreinte carbone, ils peuvent réduire le plus efficacement possible. Grâce à la nouvelle base de données d’''Il Faut Sauver'', nous essayons de mettre en ligne des recettes et des solutions que tout le monde peut mettre en place.

Nicolas : Aujourd’hui, il faut vraiment être convaincu que le changement viendra de nous, du niveau local. Il faut arrêter d’attendre un super héros, un sauveur du climat, une technologie miracle qui va nous permettre d’un coup de baguette magique, d’arrêter l’augmentation des températures. Tous ensemble, nous devons nous engager en proposant ou en répliquant des solutions concrètes localament, dans nos vies personnelles et en changeant nos entreprises, nos institutions, nos collectivités. Arrêtons d’être négatif et dans la critique, il est plus que temps d’agir. Surtout que cela nous emmène vers un cercle positif et vertueux pour notre bien être et celui des personnes qui nous entourent.



pouvez-vous nous parler de vos futurs projets en commun et individuels ?


Heidi : Je prépare ma prochaine expédition avec mon projet “The Last tropical glaciers”. Nous allons essayer d’aller sur les derniers glaciers africains dans les montagnes Rwenzoris. L’objectif est d'y récolter les dernières données scientifiques possibles, avant qu’ils ne disparaissent et d’éduquer le plus grand nombre sur leur importance. J’ai aussi hâte de poursuivre le tournage de notre collection de documentaires avec Nicolas, l’aventure continue.



Nicolas : D'abord, profiter du confinement pour finaliser mon PhD sur les solutions pour amener l’accès à l'électricité de façon renouvelable, dans les zones rurales d’Afrique subsaharienne. Ensuite, je suis en train de créer en parallèle de la collection de documentaires “Il Faut Sauver”, tout un écosystème positif pour la lutte contre le dérèglement climatique, en utilisant l’intelligence collective pour créer et répliquer partout en France et en Europe, ces solutions concrètes et locales qui nous permettent d’accélérer la transition écologique et sociale.



Comment cela se passe t-il ?


Nicolas : J’ai la chance d’être, cette année, l’Ambassadeur pour la stratégie de l’Union Européenne pour la région alpine et de pouvoir co-construire cet écosystème, avec leurs équipes qui sont aussi très motivées. Je vais faire une nouvelle traversée des Alpes, cette fois par le Sud, pour rencontrer d’autres porteurs de solutions et leur montrer toutes les idées qui existent. Enfin, nous travaillons actuellement aux prochains épisodes de ''Il Faut Sauver'', peut-être en Provence, dans les Volcans d’Auvergne ou en Bretagne, et aux nouveaux moyens de voler sans émissions de carbone au-dessus de régions plus plates que les Alpes.


Sonia, Ambassadrice Monde














 

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