🐦 La chasse à la glu a été déclarée illégale par le Conseil d’État

PAR CAMILLE DAVIES ET DAPHNÉ LACROIX.

C’est une grande victoire pour les associations et les citoyens qui se sont mobilisés, contre la pratique - dite traditionnelle - de la chasse à la glu ! Le Conseil d’État a jugé, le 28 juin 2021, cette méthode de chasse, illégale. Jusque-là, la France était le dernier pays à autoriser cette pratique pourtant bannie, par la justice de l’Union Européenne.

Enfin, les oiseaux ne seront plus piégés et ne subiront plus les cruautés des chasseurs, le Conseil d’État ayant jugé que la chasse des oiseaux à la glu ne pouvait désormais plus être pratiquée, après le tiraillement entre les associations de défense des animaux qui souhaitaient son abolition et les fédérations de chasse, qui elles, voulaient son maintien.

« Après avoir interrogé la Cour de justice de l’Union européenne, le Conseil d’État annule la règlementation française autorisant la chasse à la glu des grives et des merles, car elle est contraire au droit européen. », a déclaré la juridiction administrative dans un communiqué.

Qu’est-ce que la chasse à glu ?

La chasse à glu, souvent pratiquée dans les départements du Sud-Est de la France, consiste à déposer de la glu sur des tiges appelées gluaux, où les oiseaux vont se poser, afin de les piéger et de les capturer. Ces oiseaux sont ensuite utilisés pour attirer d’autres espèces servant à être chassées, grâce à leurs chants.

Les défenseurs des droits des animaux ont dénoncé fortement cette pratique cruelle et tentaient depuis des années, de la faire abolir définitivement, ainsi que ses diverses dérogations.

Dans son communiqué, le Conseil d’État précise que, « ni le Gouvernement, ni la fédération de chasseurs, n’ont apporté de preuves suffisantes » permettant d’affirmer que d’autres espèces ne sont pas piégées, ou que « les oiseaux capturés accidentellement ne subiraient que des dommages négligeables, une fois relâchés et nettoyés ».

Cette décision de justice reste par conséquent prise, non pas en faveur des merles et des grives, principales victimes de ces méthodes, mais pour ne pas avoir su faire la démonstration de la non-nuisance de cette pratique, sur les autres espèces.

Camille Davies et Daphné Lacroix