APPEL DE WILLY SCHRAEN AUX CHASSEURS À LA DÉSOBÉISSANCE CIVILE MALGRÉ UNE DÉROGATION DE CHASSE

PAR ELOÏSE MAILLOT.

C'est Bérangère Abba (Groupe LREM), la Secrétaire d'État chargée de la Biodiversité auprès de la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, qui aura mis en place cet arrêté appliqué depuis ce week-end, samedi 7 novembre 2020, autorisant les chasseurs français...

... sous le contrôle des préfets de département et ce, malgré le confinement, à effectuer des "opérations exceptionnelles de régulation". Sont autorisées, les chasses incluant les grosses espèces telles que le chevreuil et le sanglier au titre de missions d'intérêt général "concernant des espèces susceptibles d'occasionner des dégâts ou des risques sanitaires".

Il s'agirait donc de protéger les cultures, les forêts et les biens de ces dégâts causés par le gros gibier. Les Commissions Départementales de la Chasse et de la Faune Sauvage (CDCFS) auront été consultées avant, afin de sélectionner les espèces dont il est question.

Ainsi et à titre d'exemple, apparaît sur le site de la Confédération des Chasseurs des Deux-Sèvres que "les prélèvements (battues, affûts et poste fixe) de grand gibier (sanglier, cerf, chevreuil) et d’espèces animales susceptibles d’occasionner des dégâts (ragondin, rat musqué, renard et corneille noire) mais également du corbeau freux son désormais possible durant la période de confinement sanitaire".

Dérogations exceptionnelles auxquelles les chasseurs commencent déjà à redire et à allonger la liste.

En septembre dernier, nous interviewions le vétérinaire et épidémiologiste à l'Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES), François Moutou, qui expliquait la ''la très mauvaise gestion de la part des chasseurs" de la biodiversité :

"Les chasseurs ont trouvé intéressant de faire des élevages de sangliers dans des enclos. Nous avons eu une explosion de population des sangliers. On les tue tellement qu'il faut en élever ailleurs pour repeupler ces enclos. Ces mouvements de sangliers font qu’il y a des fuites et à la fin, ils font beaucoup de dégâts. La gestion des sangliers par le monde de la chasse est catastrophique."

Le naturaliste Pierre Rigaux, explique régulièrement qu'il y a "une histoire très particulière des sangliers, lâchés par les humains pour que les chasseurs disposent de plus d'animaux à chasser."

APPEL À LA DÉSOBÉISSANCE

Un rappel du respect des gestes barrières a été énoncé par le ministère, ainsi que l'interdiction de l'exercice de la chasse durant son heure de promenade autorisée au prétexte de loisir.

Ce qui n'a pas empêché le Président de la Fédération Nationale des Chasseurs, Willy Schraen, le 30 octobre, d'appeler sur ses réseaux sociaux les chasseurs de France, à prendre la liberté de pratiquer la chasse-loisir pendant leur heure de détente, malgré l'interdiction du Ministère de la Transition Écologique, en se justifiant d'être le dépositaire "d'autres sources aussi importantes au sein de l'État" !

Ce que dénonce l'Association indépendante pour la protection des animaux sauvages, l'ASPAS, qui agit depuis 40 ans, travaille à la préservation et à la protection des animaux sauvages et de la nature.

Appel à la désobéissance civile, que vient rejoindre une longue liste de passe-droits que les chasseurs s'autorisent tout au long de l'année et en cette période de crise sanitaire très particulière, où tous les Français sont confinés et assignés à résidence sous peine d'amendes.

Nous laçons donc un appel à M. Willy Schraen afin de connaître ses sources aussi importantes que celles du ministère ?