LES COULISSES D'UNE ACTION AVEC L'ASSOCIATION DXE

PAR CHLOE TESLA.

Le 16 février dernier, à 00h40, je me suis introduite avec l’association DxE France (Direct Action Everywhere) dans un élevage de poules pondeuses dans la Somme, en France.

Le but de cette action était de visibiliser les animaux non humains prisonniers de l’industrie spéciste (Type de discrimination à l'instar du racisme ou du sexisme, basée sur la différence

entre espèces et vue comme un critère moral déterminant la manière de traiter un être

autre que soi). Montrer la réalité de l’élevage à l’aide de photos, stories, vidéos et lives en espérant susciter chez nos spectateurs la compassion et la révolte qui les pousseraient à changer concrètement leurs modes de consommation.

Pour décupler la portée de cette action de sensibilisation, j’avais proposé au rappeur Stomy Bugsy de nous rejoindre.

Végane depuis plusieurs années, il a immédiatement accepté de nous accompagner sur cette enquête et sa notoriété, ainsi que les nombreux partages de chacun, ont permis à la vidéo tournée par l’association, d’être vue par 6 millions de personnes.

Une visibilité non négligeable et bien qu’il soit difficile de mesurer l’impact concret de ce travail de sensibilisation, cette action a permis de façon certaine de radicalement changer le destin de deux vies. En effet, ce soir là, deux poules ont été sorties de l’enfer. J’ai nommé une des poules First, car elle représente mon tout premier sauvetage. Stomy a nommé la seconde Liberty et en effet, quelques heures plus tard, elles savouraient enfin leur liberté. Sentant pour la première fois la lumière du soleil sur leurs plumes abimées et leurs crêtes anémiées, marchant dans l’herbe d’un immense jardin où des relations inter-espèces les attendaient.

Quelle déchirante image que de voir les autres poules nous regarder partir avec deux de leurs camarades…

En effet, faute de familles d’accueil et devant l’immensité de l’élevage, nous avons laissé ce soir là plus de 100 000 poules entassées dans des cages grillagées sur plusieurs étages, dans cet énorme hangar sans fenêtre.

Je me souviens qu’il était difficile de respirer dans cet espace confiné où plusieurs milliers de poules partagent tant bien que mal le même air.

Une odeur de fiente et de putréfaction, beaucoup de poussière et des toiles d’araignées géantes laissent croire que l’endroit était abandonné.

Pourtant cet élevage respecte les réglementations et alimente de nombreux industriels et supermarchés.

J’entends encore le vacarme assourdissant des cris et plaintes de ces poules. La vision de leurs petits corps mutilés, ces plumes arrachées et ces peaux à vif est gravée en moi.

Leur détresse et leur condition misérable m’a fait ressentir une immense frustration face à mon impuissance, de la colère mais surtout une immense honte envers mon espèce.

Pourtant, il est si simple d’adopter un mode de vie qui ne soutienne pas l’exploitation animale.