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🏞 ÉCHANTILLON DE VIE : UN VOYAGE EN GUYANE HORS DU COMMUN, MARS 2021

DerniĂšre mise Ă  jour : 8 mai 2021

Copyright : Clémence Hung / DR

Quelques jours pour changer de vie. Et probablement marquer la mienne par cet incroyable voyage, oĂč seul l'essentiel Ă©mergera, en remontant le fleuve du Maroni, au bord de la forĂȘt amazonienne.




La pirogue, chargĂ©e de tonneaux d'essence et chargĂ©e tout court de sacs, de nourriture, et mĂȘme d'une moto, nous semble sortie d'un autre temps. Nous sommes au dĂ©part 11 personnes. Des BrĂ©siliens, que nous saurons plus tard ĂȘtre des orpailleurs, des surinamiens et un couple de guyanais qui nous permettra de communiquer et de comprendre ce langage de vie inconnu pour nous.


Copyright : Clémence Hung / DR

Ce seront au total 36 heures de pirogue. La pluie ne nous Ă©pargnera pas, pĂ©nĂ©trant jusqu'Ă  nos os, nos habits ne lui rĂ©sistant pas. Je suis fascinĂ©e par la façon dont ces personnes parviennent Ă  anticiper l'averse. Un regard vers le ciel leur suffit Ă  savoir quand se vĂȘtir de la meilleure protection qui soit, Ă  savoir des sacs poubelle. Au cours du voyage nous tomberons en panne de moteur. Accostant une berge du Suriname, un seul appel sera nĂ©cessaire pour faire surgir de nulle part, trois mĂ©caniciens amĂ©rindiens qui nous permettront de repartir 3 heures plus tard. LĂ  encore, je me demande si dans une autre circonstance en mĂ©tropole, j'aurais pu repartir si vite....


La nuit arrivant, nous ne pouvons continuer de naviguer aprÚs 18 heures, la nuit ne permettant pas d'éviter d'éventuelles autres pirogues sur le fleuve. C'est à nouveau sur une berge du Suriname que le piroguier décide de passer la nuit. Nous sortons nos hamacs, une premiÚre pour moi, alors bien incapable de comprendre comment accrocher ce bout de tissu sans en tomber. Naturellement, un des Brésiliens vient à nous, s'empare de mon hamac afin de l'installer. Pas de mots, seulement des regards et des sourires, pour faire émerger en moi un sentiment fort de gratitude...


Copyright : Clémence Hung / DR

La nuit est devenue noire. Francisca, la femme guyanaise qui est devenue notre amie nous propose de nous laver dans le fleuve, comme une Ă©vidence. DĂ©nudĂ©es, sous le clair de Lune, elle nous partage son gobelet afin de nous immerger le corps et Ă©viter de plonger entiĂšrement dans la fraĂźcheur de l'eau. L'expĂ©rience est sublime, aprĂšs une journĂ©e entiĂšre sur ces tonneaux en ferraille, et celle-ci restera peut-ĂȘtre mon bain le plus merveilleux.


TÎt le lendemain matin, quelques minutes avant le lever du jour, les hommes viennent nous réveiller. Il faut repartir.

Un peu d'eau sur le visage, je m'Ă©tonne Ă  dĂ©jĂ  ĂȘtre prĂȘte. J'aime ce sentiment de libertĂ© que cela me procure.

À nouveau, il n'y a que peu de mots. Pourtant on se propose nos repas respectifs, on s'assure que tout le monde soit bien.

Nous commençons à déposer les premiers passagers. Et à chaque fois une pointe de tristesse nous envahit. Un dernier sourire, une derniÚre main levée, et nous savons que nous aurons peu de chance de nous retrouver. Il faut apprendre à seulement vivre le partage de l'instant présent.


Copyright : Clémence Hung / DR

La pluie deviendra intense à la fin du périple. Je me sens à bout de force, transie de froid, et de fatigue. Les derniÚres heures sont à mes yeux une éternité.

Un premier pas Ă  Maripasoula, la commune rĂ©putĂ©e la plus Ă©tendue de France, me donnera un trĂšs fort vertige, sans plus d'Ă©nergie pour tenir debout. Mais pourtant, mĂȘme le corps tremblant, c'est un bonheur intense qui circule en moi. Le contraste des sensations est surprenant, mais je sais dĂ©jĂ  ce voyage... un incroyable enseignement.



留蚀


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