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LA PHARMACOPÉE DES FEMMES MAHORAISES

Dernière mise à jour : 29 avr. 2020

Lorsque les femmes Mahoraises nous transmettent leurs traditions...



« Scio me nihil scire ». Socrate


Lorsque voyager devient une quête de sens, une quête de savoir, une quête de Soi.

Une quête si grande qui mène peut-être parfois à l'essence même de l'existence : la conscience de notre propre ignorance, à l'heure même où l'accès à toute information est devenu un dû, un droit inaliénable. Des années de latin, de grec ancien, puis de « médecine occidentale ». Des années de rationalité, de vérités strictement démontrées. Reflet de cette société nouvelle, cet ère industriel et matériel qui oublie parfois nos racines et notre Terre d'origine.


Pourtant, ce potentiel appelé aujourd'hui médecines douces, médecines traditionnelles, ou encore médecines alternatives reprend vie, s'ouvrant à un public de plus en plus grand.

Perdue dans les rues du Marché Couvert de Mamoudzou, les effluves des épices nous appellent à un doux voyage, nous laissant divaguer au rythme des interpellations des femmes mahoraises, appelées les Bouenis. C'est vers l'une d'elle que je m'arrête, attirée par le nuancier infini de couleurs qu'offre son étalage. J'y décrypte des termes connus « paprica », « sézame », curry […] lorsque d'autres « Zoumouda », « Kirikiri » me laissent perplexe, et incitent cette femme à m'ouvrir les portes d'un savoir féminin mahorais.



Ce mélange de plantes et d'écorces est bu par les femmes en infusion pour soigner les affections génitales, notamment ce qu'elle me décrit être des mycoses. Autre recommandation en cas de règles douloureuses, ou irrégulières. J'apprendrai plus tard qu'une femme venant d'accoucher se nourrira d'un breuvage appelé Oubou, contenant un riz bouilli infusé de ces mêmes plantes.



Pourtant mes recherches en ligne ne me permettront pas d'approfondir cette découverte.


Et je m'arrête alors un instant sur ce savoir non fondé sur une étude quelconque. Un savoir qui, peut-être, vient totalement ébranler le spectre rassurant de mes connaissances. Et m'ouvre à quelque chose de plus grand, probablement un peu trop perdue de nos jours. Je trouve dans cette transmission pure, d'une femme à une autre, d'une génération à l'autre, cette confiance en l'autre, en l'Homme, en la Nature dont la perte a fait de nous des êtres parfois un peu trop égoïstes, individualistes.


Loin de là l'idée de remettre en cause les avancées médicales qui ont permis de sauver des vies, juste l'idée que notre conception des choses n'est pas universelle, insufflant un message de tolérance, et simplement d'humanité.



Clémence, Ambassadrice Mayotte














 

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