Serons-nous encore tous Charlie ?
- CHRONIQUE
- 1 sept. 2020
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 14 juin 2023
Par France Nespo.

Mercredi 2 Septembre 2020, Procès des Assassins et des Tueurs de l’Attentat dit « Attentat de Charlie Hebdo », attaque terroriste islamiste perpétrée le 7 Janvier 2015, vers 11h30, en pleine Conférence de Rédaction de l’Équipe du Journal satirique et qui fera 12 Morts et 11 blessés
Les meurtriers, Chérif et Saïd KOUACHI abattus deux jours plus tard lors de l’assaut dit de Dammartin-en-Goële, - et Amedy COULIBALY, une des figures des
criminels ayant semé la mort dans cette période sanglante de Janvier 2015, tué par le RAID, dans une supérette casher où il fera quatre victimes de confession juive.
Quels hommes renvoyés devant la Cour d’Assises spéciale de Paris seront présents sur les bancs des Accusés, lors de ce Procès qui ouvre ce Mercredi 2 Septembre ?
Évaporés en Syrie ou présupposés morts, trois de ces criminels manquent à l’appel tout en demeurant visés par un mandat d’arrêt international. Hayat BOUMEDDIENE, la veuve d’Amedy COULIBALY exfiltrée de France et deux de ses complices présumés, manquent toujours à l’appel.
À juste titre, notre Consœur Hélène SERGENT du Journal 20 minutes, pose à cet égard la question d’évidence : Qui sont les fantômes qui vont planer sur ce procès ?
Nous pouvons nous interroger avec elle, mais notre propos ici est autre. Oui. Sans aucun doute nous serons tous CHARLIE. Nous offrirons, en réponse aux désastres du malheur que sèment derrière eux ces crétins privés de synapses qui ne savent imaginer qu’un Dieu, répandant la souffrance, l’offrande du rire de CHARLIE.
Être CHARLIE, c’est ne jamais oublier la force de la satire. C’est utiliser le rire comme arme absolue et salutaire, comme seul écho de l’intelligence vivante, jamais perdue.
C’est opposer à la douleur et à la mort que tant d’humains répandent sur leur passage au cours de leur misérable vie, l’esprit même de CHARLIE que personne ne tuera.
Aujourd’hui, demain, posés contre le cœur de nos amis jamais perdus, nos cœurs de battre ne s’arrêteront jamais.
Dans l’évocation de la vengeance sanglante
Gérard BIARD, maintenant Rédacteur en Chef de CHARLIE HEBDO depuis 2004, a courageusement choisi de republier à cette occasion, les dessins qui ont déclenché la vengeance sanglante du 7 Janvier 2015. Certains, ici et là, s’inquiètent de cette décision rédactionnelle. Or, il nous semble bienvenu, si nous parvenons à arrêter nos larmes, à cesser de pleurer pour ne pas donner aux décérébrés fous de violence, le plaisir de notre chagrin.
Nous sommes là, réfléchissant au monde qui attend notre conscience et notre intelligence en acte, dès que nous émergeons de nos rêves que j’espère les plus lumineux et les plus dorés possibles.
Notre volonté, si héroïque qu’elle doive l’être, est bien de contrer la bêtise humaine.
Quelle prétention ! Quelle ambition ! Et comme il est difficile pour qui a perdu des amis aimés et estimés de croire à leur absence.
Je pense à tous, je pense à toi, CABU, et particulièrement obtuse comme à mon ordinaire, je ne puis croire que tu ne sois pas là.
C’est le courage de PATRICK PELLOUX, médecin urgentiste et dont j’ai adoré les papiers dans CHARLIE, qui me sert d’exemple car il a su se relever de sa douleur.
Je crois qu’avancer sans masques posés sur nos sentiments et sur notre appétit de bonheur, demeure la meilleure réponse à offrir à une bande de déneuronalisés qui toujours actifs dans l’histoire du monde, n’a qu’une idée : tuer, faire souffrir, des animaux et des humains, comme si un Dieu quelconque pouvait se prévaloir - en si triste exemple - de la douleur suppliciée d’un Christ crucifié.
Ce que nous rappelle l’attentat de CHARLIE HEBDO, c’est ce devoir absolu de la puissance et de la joie de la vie.
C’est cette mission dévolue à chacun de nous, dans la force intérieure de nos âmes, de nos bras et de nos pieds, qui nous poussera chaque jour de toute notre volonté agissante, à déboulonner et à détrôner les icônes que ces meurtriers absurdes affectionnent. Dont - pour exemple - et c’est lui faire beaucoup d’honneur que de la nommer -, une des absentes aux Assises de Mercredi, qui pour autant n’évitera pas le renvoi à sa propre conscience.
Je parle de la sorte d’égérie de la cruauté islamiste, qu’est devenue Dame Hayat Boumediene, qui a courageusement pris la fuite vers la Syrie en laissant derrière elle une ardoise de vols et de malheur.
Faisons pousser les graines de la vie sur ces déserts du vide mental, sur lequel certains veulent installer nos vies. Quand on fournit pareil effort, on est étonnés de constater ce qui peut végétaliser et rendre beau un monde qui le serait sans le moindre trucage, si nous, humains parfois si privés d’humanité, y consentions seulement. Éluard a raison. Souvent raison.
Surtout quand il dit : « Un autre monde existe. Il est dans celui-là ».
France Nespo
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